La pierre philosophale est une matière, un produit miracle qui a fait couler beaucoup d’encre. D’ailleurs, si on en croit différents écrits hermétiques, elle semble synthétiser toutes les vertus, les miracles et a des capacités absolument incroyables, toutes plus merveilleuses les unes que les autres. De ce fait, elle en devient vraiment invraisemblable : elle donne la vie éternelle, la santé, elle permet de transmuter les métaux vils en argent ou en or, faire pousser les cheveux aux chauves, etc. Bref, elle aurait donc toutes les vertus les plus incroyables et miraculeuses du monde. Cependant, si on regarde bien la pierre philosophale, elle commence par nous. En effet, la première matière avec laquelle on va élaborer la pierre philosophale, on l’appelle le vieil Adam l’homme rouge, le nom de notre ego et si l’on regarde les protocoles alchimiques, ils nous disent de ne pas oublier qu’à l’origine tout n’était qu’une pure lumière éternelle, immortelle et divine. Une vibration qui s’est condensée. Si c’est vrai pour les minéraux, c’est aussi vrai pour l’homme. C’est d’autant plus vrai que l’être humain est un microcosme fait à l’image du macrocosme. Jean-Pierre Giolitto, passionné d’alchimie, nous parle plus en détails de cette substance mystérieuse.
Qu’est-ce que la pierre philosophale réellement ? par Jean-Pierre Giolitto
On peut donc se demander qu’est-ce que la pierre philosophale ? Tout d’abord, ce n’est pas essayer de retrouver cette vive lumière originelle pour qu’elle disparaisse dans sa dimension spirituelle, éthérée comme le voudraient les mystiques mais au contraire que cette lumière puisse montrer ses effets ici-bas d’une manière tangible tout en gardant ses qualités et ses vertus.
De plus, il est étonnant de se demander si la pierre philosophale, dans le sens de philosophie, n’est pas simplement une pierre-esprit. Le mariage de la terre et du ciel comme le précise Jean-Pierre Giolitto.
D’ailleurs, dans certaines étapes, la pierre philosophale est surnommée sel d’harmonie, c’est-à-dire, le sel qui réconcilie les antagonistes, les forces de la terre (le poids) et les forces dites célestes, lumineuses (l’élévation). La pierre philosophale est donc cette force, cette pierre d’harmonie qui va pouvoir réconcilier les antagonistes, c’est à dire, ces deux forces que nous avons aussi en nous même, entre nos idéaux, nos bonnes intentions et nos bas instincts, nos faiblesses.
Comment réussir à réconcilier ces deux forces pour les mettre au service du microcosme tout entier ?
Cette harmonie, on la retrouve dans l’univers mais pas dans l’Homme. En effet, il est perpétuellement déchiré entre ces deux courants, ses hautes aspirations mais aussi ses bas instincts.
D’après Jean-Pierre Giolitto, c’est donc là, peut-être, tout le but de l’alchimie. Retrouver cette troisième force, cette harmonie que l’on voit dans l’univers, où, en effet, des forces de destruction, des fortes précipitations sont utilisées pour pouvoir entraîner un renouvellement.
C’est donc cela que l’alchimiste va essayer de reproduire dans son laboratoire. Celui qui aura réussi possédera cette pierre d’harmonie, la pierre philosophale. On la retrouve, d’ailleurs, chez les alchimistes chinois à travers le signe du Ying et du Yang, qui est un symbole alchimique, chez les hermétistes, chez les alchimistes occidentaux, à travers le fameux caducée d’hermès (bâton entouré de deux serpents) qui représente ces deux courants opposés réconciliés autour de cet axe central.
Voilà, peut-être, la vraie quête de l’alchimiste : réconcilier le spirituel et le matériel dans un axe unique à travers la recherche de cette pierre-esprit.